Témoignage
«
Christelle est une patiente que je vois régulièrement depuis un an pour des problèmes de dos et d’hernie discale. Elle a accouchée par voie basse avec une péridurale hyperdosée. Elle ne sentait rien et n’a pas pu pousser. C’est une infirmière qui a appuyée sur son ventre pour sortir le bébé.
Ce jour là elle me parle de la difficulté de se séparer de son fils de 16 ans, surtout quand il doit aller chez le père, de qui elle est séparée depuis 12 ans.
C’est normal, à ‘accouchement on me l’a arraché. C’était compliqué et donc chaque séparation me fait vivre cet événement… me raconte-t-elle.
Cette fois-ci je ne travaille pas la cicatrice. Je pose ma main sur le bas ventre en lui demandant de se rappeler de l’accouchement. Elle ne sent rien. Même pas ma main posée sur elle. C’est le vide sensitif entre le plexus solaire et les cuisses. Elle pleure en prenant conscience de cela. Je lui propose de revenir à avant l’accouchement.
C’est mieux. Mais l’idée que la séparation avec l’enfant est proche et inévitable est très compliquée.
Elle pleure encore. J’ai juste ma main posée sur son bas ventre. Une main qui écoute et qui déroule le tissus et ses états d’âmes.
Je lui propose de se poser dans la relation avec son bébé, à l’intérieur d’elle. Elle pleure puis elle s’apaise.
Le ventre « se remplit » . Elle sent ma main sur son ventre.
Au bout de quelques minutes je propose:
Et l’idée d’offrir cette énergie et cet enfant au papa, à la vie…?
Trop compliqué
elle pleure. Elle commence le chemin…
Mais comment faire confiance ? Est ce que je peux être sure que je ne vais pas être agressée ? Que je suis en sécurité ?
Des questions qui se posent, qui résonnent bien avec l’histoire de cette femme qui a une grande blessure vis à vis des hommes. Elle a subit des agressions pendant son adolescence. Elle a du mal a faire confiance et à s’ouvrir à son féminin. Elle a une attitude un peu masculine, défensive et un langage qui peut être agressif.
Je prend conscience que j’était coupé de ma féminité depuis l’accouchement. Cette qualité est entrain de revivre à l’intérieur de moi. merci.
L’ « énergie » descend.
C’est hyper puissant ce qui se passe à l’intérieur, témoigne-t-elle.
Ça y est il est sorti ! le ventre est vide.. s’exclame-t-elle.
Je prends « l’énergie » et je pose sur son coeur. Beaucoup d’émotion.
J’ai accouchée. C’est génial. Merci la vie.
Dés son retour chez elle, le fils est parti chez le père.
J’ai un autre regard et sentiment… m’écrit elle.
Puis le fils l’appelle pour poser des questions par rapport à ses prénoms et ses noms.
il est connecté.
il ressent tout, elle répond.
Ce cheminement m’a ouvert une porte dont je n’étais pas consciente, vers la femme que je suis et ma sexualité. Je me sens apaisée avec cette partie de mon corps. La relation avec mon enfant s’est harmonisée. Je suis plus tranquille et lui, est plus libre. Je suis pleine de gratitude.
On voit bien dans cette histoire la similitude avec la césarienne. Pendant un accouchement hypermédicalisé, le corps de la mère est assisté pour sortir l’enfant. Mais ce n’ai pas l’énergie de la femme qui fait. Elle n’en avait pas conscience. En conséquence cette énergie attend à l’intérieur pour être mise en mouvement afin que les différents systèmes soient informés de l’accouchement. Que la femme soit de retour et la mère à sa juste place et ainsi, que l’enfant soit libre.